13 août 2007

Journal de bord: le UK fastnet

Ouf, petite pose de nav’ pour se consacrer à l’ordinateur et au blog. Super expérience cette UK Fastnet. Je l’ai vu le rocher, enfin, après qu’on nous l’ai interdit au mois de juin dernier (cft Mini Fastnet). C’était un rêve de petite fille, et maintenant c’est fait.
En effet juste après avoir bouclé ma Transgascogne, je me suis envolée direction Londres puis Plymouth, rejoindre Mathis et son Pogo 2 Manu Poki qui m’attendaient de pied ferme pour une course de 500 milles direction l’Irlande.


Nous nous étions rencontrés à Douarnenez, et le courant est tout de suite bien passé entre nous. Mathis m’a donc proposé très tôt de venir faire la course avec lui, il lui fallait un équipier qui a le stage de survie ISAF, que lui n’a pas encore validé. C’était l’occasion pour moi d’acquérir encore plus d’expérience, de faire connaissance avec le Pogo 2 qui est quand même le concurrent le plus sérieux de mon Dingo, et surtout de voir le rocher mythique.

Me voilà donc arrivée à Plymouth. Je retrouve mes petits copains Thibault et Vincent sur Boero (Dingo n° 515), et François Champion sur son Pogo 1, accompagné de son pote Arnaud. La fine équipe est réunie, préparation pour le départ.
Derniers détails à régler avant le départ, l’administratif par rapport à l’organisation de la course, compléter l’avitaillement, faire la route, regarder météo et cartes… Normal quoi.


Dimanche super conditions. Petits airs pour sortir de la baie, un chouette départ pour nous, sauf qu’on se trompe de bouée de dégagement et qu’on se retrouve à tirer un bord sous génak, puis direction le Cap Lizard. Les premiers 50 milles se passent à merveille, mer belle, on est avec les premiers, le bateau avance bien. Bonheur.

Et puis la première nuit tombe, et le vent commence à monter un peu. On finit par réduire la toile, passer sous solent, puis prendre le premier ris. Les copains sont toujours à coté de nous, mais on a un gros problème de cap. L’ambiance est électrique à bord, on n’est pas d’accord sur le réglage des voiles et surtout des bastaques. Ce n’est pas facile !! Mais heureusement tout s’arrange. On passe Bishop Rock dans les premiers bateau, même si le courant nous enquiquine pas mal, sous les nuages à grains et à pluie. Bref. On a pas beaucoup dormi, il faut se reprendre.


Les 150 milles en les Scilly et le Fastnet on été au près. Que du pès que du près. Avec une option météo vers l'est, en attendant la grosse bascule à droite, qui a eu lieu mais moins franchement que prévu. On avait déja pas mal de retard sur le routage que Stef nous avait élaboré avant le départ de la course... Et puis nous avons eu le droit à notre petit atelier bricolage, couture plus précisement. En effet la grand-voile s'était décousue sur un mètre sur la chute, mais nous avions à bord un Mathis ultra concentré qui nous a réparé ça en 1 heure. Efficasse. La réparation a tenue jusqu'à l'arrivée.


On a mangé, on a dormi, on a été malade un peu aussi, le bateau tapait un peu dans les vagues, c'téait pas drôle la montée. Et puis nous sommes enfin arrivés au rocher. Il était là, énorme, dans le soleil couchant, avec toutes les mouettes posées sur lui, ça y est on l’avait vu. C’était génial. Sauf que l’appareil photo a commencé à faire de siennes juste en arrivant, m’obligeant à supprimer quelques autres images du début de la course pour avoir de la place pour le Fastnet. Bref c’était génial.



le phare du Fastnet
Vidéo envoyée par cecilehoffart
La première nuit direction l'Angleterre a été très longue, dans la pétole, sans avoir croisé aucun concurent en arrivant sur le Fastnet. on commencait a avoir quelques doutes sur notre positionnement par rapport à la flotte, mais bon, ça allait. On a pas mal dormi. Heureusement parce que les winchs du bateau commençaient à fléchir, il a fallut les démontés un après l'autre les 2 nuits suivantes pour essayer de les faire marcher à nouveau. Galère.

Heureusement on a avancé plus que bien en 2ième partie de nuit, avec les dauphins qui vennaient nous rendre visite toutes les heures, et on ne le savait pas mais les copains on été collés pendant toute la nuit. Certains n'ont fait qu'une vingtaine de milles se jour là, et on était en train de recoller à la flotte.


Dauphins
Vidéo envoyée par cecilehoffart
Nous avons compris en arrivant sur les Scilly, à Bishop Rock au petit matin, quand j'ai pris les jumelles pour faire mon tour d'horizon. 1, 2, 3, 4 voiles!! Et puis surtout la liaison VHF retrouvée (j'adore ça causé à la VHF, ça me vaut un réputation de bavarde sur le circuit, mais j'assume!). Nous avions retrouvé "La ligue", Boero, Champion, Demi-Clé... On était dans le match!!

La fin de course a été particulièrement stressante. Dans la pétole, à 20 milles de l’arrivée, plus de bateaux autour… En plus la fatigue commençait à se faire sentir, on arrivait à bout de la nourriture « supportable » ne voulant pas touché au stock de pâtes chinoises (berk…). On pensait arriver vers 6 heures du matin, marchant à presque 7 nœuds sous grand spi… Nous avons passé la ligne à 14 heures le lendemain…


Fin de course
Vidéo envoyée par cecilehoffart
Enfin voilà, une nav' de plus au compteur, 500 milles qui ne comptent pas pour ma qualif' des Açores de l'année prochaine (puisqu'ils n'ont pas été fait sur mon bateau), mais qui m'ont permis d'acquérir un peu plus d'experience et confiance en moi, et qui m'ont également confortés dans le choix de mon bateau. Je pense que le Pogo 2 est un super bolide, mais je suis ravie de retrouver mon Dingo.

Et je ne m'arrete pas là, mercredi cap au sud avec TOUD'SUITE, qui embarque cette fois-ci mon papa, avec qui je vais faire la Port Médoc, dernière course de la saison. Plus de détails dans un prochain message.

Merci encore à tous pour les messages et la fidelité au blog, mais au lieu de m'envoyer des mails n'hésitez pas à laisser des commentaires directement sur le blog. Le bateau est à Port Olona, et moi je pars mercredi soir vers le sud. Au plaisir de vous croiser sur le port!

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